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Le blog de l'association Amis des Bêtes

A propos du colloque végéphobe qui s’est tenu au Sénat

6 Novembre 2016, 16:33pm

Publié par amisdesbetes

A propos du colloque végéphobe qui s’est tenu au Sénat

Actes du colloque : « L’Homme et les animaux : vers un conflit de civilisations ? » organisé au Palais du Luxembourg, le 4 octobre 2016

ou : mais qui sont ces gens et que nous veulent-ils au juste ?

Alors comme ça, l’animalisme est un terrorisme, et ces messieurs du Sénat, chargés de réguler les populations de franc-penseurs dans le pays, commencent à s’ébrouer. C’est qu’il faudrait peut-être clouer le bec à ceux qui voudraient voir disparaître les chambres à gaz pour cochons, et envoyer au musée ces énormes tonneaux métalliques dans lesquels sont maintenues les vaches égorgées des abattoirs religieux. Parce qu’on ne peut pas se permettre de perdre les abattoirs. C’est bien connu : avant les abattoirs, la Bretagne n’existait pas. Leur fermeture signifierait l’amputation pure et simple de tout un bras de la France, qui rejoindrait le fond des mers comme une nouvelle Atlantide.

« L’Homme et les animaux : vers un conflit de civilisations? », s’interroge l’intitulé de ce fallacieux colloque, organisé entre aficionados du spécisme, amoureux des mammifères transpercés, des oiseaux ouverts et des poissons éviscérés. Ce qu’ils voulaient dire sans doute, c’est « l’homme et les animalistes », car il faut avouer que cet agrégat de mâles nous regarde comme des petites bêtes curieuses, une race à part capable de ne pas mourir alors qu’elle ne mange pas de viande. Et quelque part dans leurs têtes bizarres traîne probablement le fantasme d’un gène végétarien qui justifierait qu’eux ne puissent pas envisager de modifier leur régime, alors que nous, si.

C’était au Palais du Luxembourg, le 4 octobre 2016. Alors quand les actes du colloques nous sont parvenus, on s’est évidemment jetés dessus comme sur un burger à la guacamole. Les lire n’a pas été chose simple – la guacamole était pourrie. Mais en bons inspecteurs de l’hygiène du grand restaurant France, il faut bien dresser un rapport. Succinct, mais quand même. Ces gens existent et, faute de réfléchir des masses, ils gagnent beaucoup d’argent rien qu’en existant (on ne va pas vous refaire Beaumarchais).

Si « l’enquête » qu’ils souhaitent lancer sur le « milieu animaliste » (« phénomène inquiétant dont les ramifications et le financement s’étendent dans le monde entier », effectivement) ne passera probablement jamais le portail de leurs fantasmes un peu gâteux (plutôt qu’une enquête, ils feraient mieux d’apprendre à lancer une recherche Google) – l’ambulance que forment ces Avengers réacs pourrait être un peu moins inoffensive qu’elle en a l’air. Alors par précaution, on va quand même désinfecter.

Chaque avancée sociale se fait au prix d’immondes réactions : la manif pour tous est née du mariage gay, la réaction sexiste talonne l’avancée des femmes dans la société (il n’y a qu’à regarder la présidentielle américaine), et l’on peut parier que la réaction spéciste accompagnera en fureur, en bêtise et en acharnement les avancées enthousiastes, raisonnées et cohérentes de l’animalisme. Il faut s’y attendre – et les premiers à en pâtir seront sans doute, on le sait, non pas les végétariens et les véganes, pour peu qu’ils sachent manipuler des trolls, mais les animaux, chats, chiens, cochons, veaux, poissons, qui risqueront de souffrir beaucoup sur le dernier tronçon du chemin vers leur libération.

Au centre Gérard Larcher, président du Sénat
Au centre, Gérard Larcher, président du Sénat

Ouvrons les actes placés sous l’égide de la Bible

Ce colloque a eu lieu ; ses actes sont consternants. Amateurs et superficiels, ses intervenants se seront contentés d’enchaîner des inepties tout juste bonnes à s’assurer d’un soutien mutuel entre participants, comme trois brindilles au milieu d’un feu de forêt se serrent les coudes en imaginant qu’elles y changeront grand chose.

Mais ouvrons-les quand même ces actes, et découvrons aussitôt qu’ils sont placés sous l’égide de la Bible.
Oui oui, de la Bible.
Au Sénat, c’est embêtant, mais on ne va pas chipoter : c’est sûrement une histoire de patrimoine. De toute façon le meilleur, ce n’est pas ça, c’est le passage qu’ils ont choisi.

Évidemment, c’est celui où Dieu donne la permission à Adam de dominer tout ce qui bouge :

« Dieu leur dit : remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. »

C’est dans la Genèse : chapitre 1, verset 28.
C’est-à-dire le verset qui précède le verset 29.
Connaissez-vous le verset 29 ?
Celui qu’ils ont coupé en catastrophe, façon vas-y coupe coupe coupe coupe Lionel vite vite vite viiiiiiite !!!!
Il est excellent, le verset 29 1.
Même les plus athées d’entre nous se doivent de le connaître : il est savoureux.

Il donne ça :

« Et Dieu dit : Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence : ce sera votre nourriture. »

Vous pouvez vérifier, jeter un œil au verset 1:30 : Dieu n’ajoute pas « mais vous pouvez vous taper un petit Big Mac quand le cœur vous en dit » ou « Régulez-moi tous ces petits fdp de lapins à coups de plombs dans la face ». Dieu crée l’humain végétarien. Enfin, végane. Il ne nous autorise à manger des animaux qu’après le Déluge, parce qu’il sent bien que sinon, on va être intenables. Mais idéalement, dans l’idée de Dieu, à la base de la base, Adam et Eve, leurs milliards de descendants, et même tous les animaux autour, seront véganes. C’est écrit là, dans la Bible, depuis des millénaires !

arche-de-noe
Noé

Alors quand ces gens du Sénat écrivent que l’animalisme « a entrepris de modifier le rapport de l’Homme aux animaux, tel que les religions […] l’avaient établi depuis les débuts de note histoire », il y a juste des claques qui se perdent. Qu’au nom de ça, ils entendent nous combattre – il faut absolument qu’ils sachent que si jamais ils ont l’impression de gagner, ce sera parce qu’ils trichent.

On ignore encore de quels coups bas ils sont capables, certes. Mais peut-être la France est-elle encore suffisamment démocratique pour ne pas permettre à un groupe de petits bonshommes gastronomiquement perdus d’handicaper le progrès intellectuel, moral, scientifique et juridique d’un pays entier : alors les prochains sénateurs seront peut-être de ces gens qui, non contents de représenter ceux qui sont déjà sensibles au martyre animal, pourraient même – bonjour l’utopie, mais allons-y gaiment – tirer la majorité du peuple, celle qui n’y réfléchit pas vraiment parce qu’elle a d’autres préoccupations légitimes, vers le haut.

Les lois passées, il y aura sans doute quelques manifs. Toutes ces Boutin du spécisme viendront fièrement se frotter à leurs banderoles. Rêvons un peu, même si c’est bizarre.

En 2016 cependant, ces Boutins tiennent le crachoir, se regardent le nombril, et publient leurs commentaires.

Le problème, c’est qu’elles racontent n’importe quoi.

Littéralement – sans vouloir les insulter ou diminuer le sens de leurs propos. En toute humilité, ces actes du colloque du 4 octobre 2016 racontent objectivement n’importe quoi, vraiment, comme si la facture d’électricité du Palais du Luxembourg avait servi ce jour-là à alimenter les micros d’individus venus dire « la terre est waw comme un haha », ou « hgerughuiaohzghzgithzohay ».

Jacques Mailhan, président de la Fédération de Course Camarguaise, éleveur de taureaux et de chevaux
Jacques Mailhan, président de la Fédération
de Course Camarguaise, éleveur de taureaux et de chevaux

« C’est nous qui sommes normaux, on défend des choses normales »

Ou venus dire ceci, intervention du plasticien Jean-Paul Chambas – on vous conseille de la lire à voix haute et d’un air docte, avec de longs silences après chaque affirmation :

Moi je m’aperçois que j’ai peu de choses à dire parce que je suis peintre, et je fais aussi du décor de théâtre mais je n’ai jamais été attaqué comme on attaque la corrida, je ne suis jamais allé au cirque, enfin bon, je suis un peu dans la merde. Mais je me sens extrêmement solidaire évidemment de tout ça puisque j’aime la corrida, je suis de Vic-Fezensac. J’ai jamais pensé que ces trois cons qui criaient «A bas la corrida !» pouvaient me faire du mal.

Mais je m’aperçois aujourd’hui, et c’est en ça que c’était important et que je me félicite d’être venu, que c’est vrai, qu’on doit se battre contre ça, je le découvre. Quant au reste, mon dieu, qu’est-ce que je peux dire ? Je m’étais noté des choses sur la corrida qui ont trait plutôt à la poésie. Mais quand j’ai entendu tout à l’heure André dire «C’est nous qui sommes normaux, on défend des choses normales», je ne suis pas du tout d’accord avec ça. Je ne défends pas une chose normale, je ne trouve pas la corrida normale, je ne veux pas qu’elle soit normale. Mais je ne pense pas être anormal parce que je défends une chose anormale non plus. Mon dieu, si on commence à trouver ça anormal nous aussi, on n’a pas fini. Quant à manger du gibier, je trouve ça normal aussi. Qu’on me fasse pas trop chier, j’en mange. Faut se battre pour en manger. Qui ne s’est pas battu dans la vie ? C’est vrai que la sanquette on n’en mangeait quand le lapin on l’a tué. Quand même si on a vécu à la campagne un petit peu, ça me semble pas si tragique. Plus sérieusement, je m’étais noté des vraies choses. Que la peinture est une chose mentale, et que la corrida aussi, et qu’à cinq heures de l’après-midi, c’est très précis comme les vocations, c’est à dire que ça touche tout. Ça touche la poésie. Ce sont deux phrases qui ne sont pas du tout à la rencontre du parapluie de Lautréamont, c’est une recherche réellement du temps perdu. La corrida en ça est essentielle à la défendre. Je ne veux pas faire prétentieux ou littéraire mais c’est proustien dans ce sens que c’est une chose à retrouver. Et la corrida est une usine à fabriquer du souvenir. Et fabriquer du souvenir, c’est une des choses les plus belles qui puissent nous rester. Et rien que pour ça, il faudra se battre toute notre vie. Si on peut fabriquer du souvenir, on fabrique ce que l’on est.

Vous voyez ? N’importe quoi. A la dernière phrase près, qu’il a dû piquer à un film.

Mais cela va au-delà de l’intervenant un peu artiste, un peu foufou, un peu bourré : c’est dans les conclusions. Prenez cette phrase, par exemple : « L’Animal n’existe pas. C’est une invention de l’animalisme. Ce qui existe, ce sont des millions d’espèces vivantes avec lesquelles nous avons des relations différenciées. » L’auteur de cette phrase (Jean-Louis Carrère, Sénateur des Landes), se félicite d’avoir inventé l’eau froide. Et le fait n’importe comment.

Les animalistes sont les premiers à revendiquer la variété du vivant, à déplorer le fait que notre société spéciste nous ait enseigné qu’il y avait plus loin de l’humain au chimpanzé que du chimpanzé à la moule ; et la philosophie antispéciste, qui réclame entre les animaux l’égalité de considération de leurs intérêts, repose entièrement sur la connaissance de la spécificité de ces intérêts, et leur diversité, précisément. Dire que l’animalisme fantasme un « Animal » indifférencié, auquel il voudrait accorder des droits comme on balance des liasses de billets sur des élus, revient donc à dire littéralement n’importe quoi.

Or cela intervient en conclusion du colloque.
C’est-à-dire que ce colloque, dans son intégralité, raconte n’importe quoi.

Et on le prouve.
Vous êtes assis ?

Avec d’abord Dany MICHEL, Sénatrice des Landes, dès l’introduction :

Au nom de la préoccupation légitime pour le bien-être animal, une idéologie de tendance globalisante sinon totalitaire, végane et antispéciste dans sa forme la plus radicale, vise à modifier la relation entre l’homme et les animaux, ainsi que la place que chacun d’eux occupe dans notre société, conformément aux valeurs que notre civilisation, fondée sur l’humanisme, a héritées de la pensée judéo-chrétienne et gréco-latine. […] Cette idéologie, forgée dans les milieux urbains et ignorante des réalités du monde rural, présente un danger évident […]. Face aux réglementations de plus en plus coercitives que cette idéologie parvient à imposer dans de nombreux domaines en s’appuyant sur des campagnes agressives voire discriminatoires, il apparaît indispensable de mener une réflexion globale.

Dany Michel, sénatrice des Landes, pense que l'idéologie vegan est "totalitaire" mais aussi qu'il faut sauvegarder "notre pensée judéo-chrétienne"
Dany Michel, sénatrice des Landes, pense que l’idéologie vegan est « totalitaire » mais aussi qu’il faut sauvegarder « notre pensée judéo-chrétienne »

« Walt Disney précipitait la fin de notre civilisation »

Puis André VIARD, président de l’Observatoire National des Cultures Taurines :

Quand en 1942 un chasseur fit pleurer les enfants en tuant la maman de Bambi, nul ne perçut que Walt Disney précipitait la fin de notre civilisation.

Lors du colloque, le président de l'Observatoire des Cultures Taurines accuse Disney de donner une mauvaise image du chasseur, "ce héros, universellement célébré depuis la nuit des temps pour sa fonction vitale au service des siens"
Lors du colloque, le président de l’Observatoire des Cultures Taurines accuse Disney de donner une mauvaise image du chasseur, « ce héros, universellement célébré depuis la nuit des temps pour sa fonction vitale au service des siens »

On ne se moque pas ! André Viard était un peu le Grand Schtroumpf du colloque, le chef du village. Il intervenait souvent. Regardez-le placer les animalistes entre Hitler et Ben Laden après avoir accusé Disney de précipiter la fin de notre civilisation :

Les centaines d’attentats revendiqués dans le monde entier par ce bras armé clandestin de l’écologie profonde aboutirent, en janvier 2005, à son inscription dans la liste des menaces terroristes établie par le FBI, juste après Al-Qaeda. […] En 1992, tandis que les attentats revendiqués par l’ALF se multipliaient, Luc Ferry […] présenta l’écologie profonde comme un anti humanisme qu’il comparait sur certains aspects à la politique écologique nazi (sic).

Au moment du questions/réponses, André Viard toujours :

Les végétariens représentent 0,01% de la société et les végans 0%

Merveille du langage, qui permet de dire ce qu’on veut, indépendamment des faits. On conclurait bien que le mensonge est le propre de l’Homme, mais certains singes et corvidés en sont capables (la chose a été prouvée dans l’horrible confinement des laboratoires – voir les travaux de David Premack & Guy Woodruff à la fin des années 70, ou ceux de Bernd Heinrich dans les années 90) – sans parler de ces araignées mâles qui amènent des cocons vides aux femelles pour pouvoir faire leur affaire sans se faire bouffer. Mais vous êtes déjà en train de sourire à l’idée que ces sénateurs aient été comparés à des singes, des corbeaux et des araignées, et c’est extrêmement spéciste de votre part, voyons.

Passons donc à M.Jean-Pierre DIGARD, directeur de recherche émérite au CNRS, membre de l’Académie d’Agriculture (et mangeur de veaux, mais ça son CV ne le dit pas) :

Une insistance trop exclusive sur le bien-être animal risque de compromettre le bien-être de l’éleveur. Celui-ci a tendance à être systématiquement ignoré dans les débats sur le bien-être animal.

On ne rit pas, c’est très sérieux. Celui-là évoque peu après un « engrenage du toujours plus qui pousse les végétariens à devenir végétaliens puis véganiens » – on ne rit pas, on a dit ! Quand quelqu’un maîtrise aussi peu les termes de base du sujet qu’il entend traiter, on peut en effet s’attendre à ce qu’il raconte n’importe quoi par ailleurs, mais les sénateurs sont clairement plus indulgents que les examinateurs des oraux d’histoire des arts au brevet. Est-ce un défaut, au fond ?

Allez, on continue. Digard toujours.

De fait, on sait déjà qu’un organisation animaliste, la Human Society of the United States, ne voyant pas d’autre remède à la souffrance animale que la fin de la consommation humaine de viande, a commencé à investir dans la fabrication de viande de synthèse. Pour les animalistes américains, le BEA [bien-être animal, ndlr] est d’ores et déjà devenu un business !

Si on redoutait aussi peu les points Godwin qu’eux, on leur suggèrerait d’interdire aux animalistes d’accéder à certains business, puisque ça les choque tant.

Mais Digard encore : 

L’expérience montre en effet que toute concession faite, tout geste accompli dans le sens des animalistes, loin de calmer le jeu, est au contraire considéré par eux comme un gage, comme un précédent sur lequel ils s’appuient et dont ils tirent argument pour soutenir ou introduire de nouvelles revendications.

Ça secoue un peu, hein. Il faut le lire pour le croire. Ces gens existent peu, mais ils existent. Ils sont riches, plutôt élus, relativement puissants. Il faut qu’ils sachent qu’on les regarde, et qu’on connaît leurs noms.

Il faut par exemple qu’Etienne GANGNERON, vice-président de la FNSEA, sache que ces menaces odieuses et stupides ont été prises en note dans ce joli document .pdf et lues par ceux à qui elles s’adressaient. Pour lui, les associations animalistes « parlent de morale et de violences faites aux animaux, mais elles ont dans les faits des comportements très violents par rapport aux éleveurs, avec par exemple des cas d’intrusions pour prendre des vidéos cachées. […] Si des militants continuent à avoir des modes d’action violentes avec en face d’eux des agriculteurs qui sont dans des situations compliquées, malheureusement on risque de ne pas pouvoir contrôler certaines situations, il faut en être conscients. »

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Selon Etienne Gangneron, vice-président de la FNSEA,  les associations animalistes « ont dans les faits des comportements très violents par rapport aux éleveurs ». Pauvres éleveurs donc.

On a hâte de voir des cas d’intrusions de caméras cachées tenues par des agriculteurs à la Marche pour la fermeture des abattoirs, vraiment ; et si la seule violence dont ils pouvaient se rendre coupable vis-à-vis des animaux était de les filmer en cachette pendant qu’ils font caca, on ne leur en voudrait pas tant que ça non plus, soit dit en passant.

Au moment des questions/réponses, intervention d’un certain Frédéric SAUMADE, accrochez vos ceintures, il y a un looping :

« Par métonymie, ils vont montrer que tout est dans tout, et réciproquement. Et la prochaine étape, c’est l’anti véganisme. C’est évident puisque nous avons 50% de patrimoine commun avec la carotte et l’artichaut, la prochaine étape va être de ne pas faire souffrir les carottes et les artichauts. On arrive à un autre film qu’André VIARD n’a pas cité, où il y a le même Charlton Heston dans le rôle majeur. C’est « Soleil vert » où finalement l’humanité se mange elle-même. La viande de synthèse, c’est pas mal mais c’est un peu ça, c’est un peu «Soleil vert». L’idéal finalement, c’est un idéal anti humaniste absolu, que même Adolf Hitler n’avait pas pensé, c’est que l’humanité se consomme elle-même pour en finir de faire souffrir les espèces vivantes. »

On vous rassure, on a presque fini. Mettez-vous à leur place, eux ils y ont passé la journée ! Intervention d’un certain Pierre GUILLARD.

Une question très courte. Dans la définition de l’article de loi du Code Civil, pourquoi n’a-t-on pas choisi le terme « organisme vivant » qui correspond au modèle scientifique de ce qui nous entoure ? Parce qu’à partir de ce moment-là, tous les arguments avancés par les animalistes ne seraient pas défendables. Parce que, par exemple, les végétaux sont des organismes vivants. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Ici, quelqu’un qui a un peu travaillé son sujet aurait parlé de sentience, n’est-ce-pas ?

…Vous voulez la réponse de Digard ? Et après on arrête, promis.

Prêts ?

Réponse de Jean-Pierre Digard, directeur de recherche émérite au CNRS, membre de l’Académie d’Agriculture, et mangeur de veaux :

J’avoue que je suis incapable de répondre à cette question. C’est probablement la pression des organisations.

C’est clair, honnête, concis. C’est n’importe quoi.

…Une enquête sur ces gens, vous croyez que ce serait possible ?

senateurs
Quelques uns des sénateurs présents au colloque

Précisions :

  1. Vegactu – Une information du père Robert Culat [↩]
 

A propos de Camille Brunel

Je suis critique de cinéma et journaliste pour le magazine Usbek&Rica. Mon premier roman, Vie imaginaire de Lautréamont, est paru aux éditions Gallimard en 2011, et j'en prépare actuellement un nouveau autour du militantisme antispéciste.

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